C’est effectivement une douce dérive du maintient de l’ordre qui chaque année, réussi à dissuader les Français à descendre dans la rue pour manifester, pour revendiquer et pour utiliser l’un des derniers moyens pour défendre leurs droits.
Même si manifester fait partie des moyens d’expression collective traditionnels dans la vie politique et sociale française. Reconnue comme une liberté fondamentale dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la manifestation est inscrite dans le droit français depuis 1935, il faut bien reconnaitre que la violence policière choque de plus en plus les citoyens.
La brutalité policière a plusieurs visages, et ce n’est pas les coups de matraques qui sont en première ligne, 292 personnes ont été interpellées et mises en garde à vue durant la manifestation Gilets Jaunes place de la concorde, mais 283 d’entre elles sont ressorties libres. « Les arrestations et gardes à vue abusives sont des atteintes sérieuses au droit de manifester », rappelle Amnesty international.
Les autorités ont mis au point une organisation bien huilée, qui par petites touches, et par petites obligations, et sous réserve du maintient de l’ordre, discréditent et dissuadent l’ensemble de la population à manifester. Cela commence par l’obligation de déclaration des manifestations qui est une obligation légale, et donc par l’obligation de noter des responsables, mettant ainsi la pression sur les meneurs de foules, c’est aussi l’obligation de parcourir un chemin donné par la préfecture, puis par l’interdiction de porter un gilet jaune (ce qui est clairement une aberration) , puis par les nasses (les encerclements des forces de l’ordre) et les contrôles abusifs et répétitifs, les charges sans aucune justification des CRS envers les manifestants, sans parler du nombre hallucinant de contravention pour des motifs tous aussi futiles les uns que les autres obligeant les manifestants à contester chaque contravention, donc perdre un temps fou à rédiger de nombreux papiers puis de nombreuses heures au tribunal pour finalement avoir un non-lieu… c’est tous cela mis bout à bout qui nous fait comprendre cette dérive malsaine et qui n’est pas de bonne augure pour les générations futures, on peut comprendre que certain manifestant abandonne la lutte. Mais heureusement, pour la majorité d’entre-nous, notre cœur et nos tripes nous ramènent dans la rue encore et toujours !
Programme déconseillé aux moins de 12 ans
Durée : 1h53
